Messenger

1996-2002

La cabane contient tout ce qu’il faut pour survivre dans un monde jugé dangereux et rempli des mauvaises intentions des autres. Des boîtes de munitions côtoient des denrées de base, comme du sucre et de la farine. Une hache de guerre de vaillants troupiers écossais, des grenades à main, une salade teutonne munie d’une visière, des uniformes de camouflage de la guerre du Vietnam, des casques, des gants médiévaux, des brassards cloutés et un ordinateur ont été assemblés par l’occupant de la cabane, pour l’heure absent. Remontant dans le temps avec hostilité et méfiance, ce nouveau marginal sillonne les musées et décors de cinéma et se constitue au passage un arsenal historique pour sa protection personnelle. Bien que rangées dans une seule et même pièce, ces réserves n’appartiennent pas à une époque commune, mais plutôt à une culture de guerre générale. Nous prenons l’hyperbole pour une fiction fidèle à la réalité, convenant que ce que nous voyons est à la fois impossible et hyperréel. Nous sommes en outre prédisposés à accepter ce jeu d’anachronismes, car cette vieille cabane représente déjà une rupture dans le temps et l’espace.

Liz Magor, Messenger, Toronto, Toronto Sculpture Garden, 1996, n. p.

Bois, plâtre, textile, objets trouvés
305 × 305 × 427 cm

Collection de la Vancouver Art Gallery
Don de l’artiste
Photos : Richard-Max Tremblay