Leather
(4 cigs)

2008

Liz Magor au sujet de l'œuvre Leather (4 cigs)

Gypse polymérisé, cigarettes
17 × 43 × 61 cm

Collection de la Vancouver Art Gallery, Fonds d’acquisition de la Vancouver Art Gallery

Leather
(4 cigs)

2008

Pour cette œuvre, Leather (4 cigs), bien sûr j’ai fait un moule à partir d’un blouson de cuir, puis j’ai coulé la pièce dans un matériau rigide; une sorte de gypse plastifié. Le gypse est un matériau naturel. Je le mélange à un liant à base de latex. Ça donne ce que j’appelle du gypse polymérisé en raison de sa composition naturelle et plastique. C’est un peu comme du béton, mais fait avec un matériau plastique plutôt que de l’eau. Une fois versé dans le moule, le gypse épouse parfaitement la forme de l’objet original. C’est un processus long et laborieux au cours duquel je travaille très fort pour rendre les zones d’ombre. Comme ici, par exemple, où se trouve l’encolure et tout autour, ces espaces sombres dans les plis et les crevasses profondes. C’est le genre de zones que les fabricants de moules commerciaux n’aiment pas. Ils veulent un démoulage rapide. Ce qui n’est pas le cas ici, car c’est un peu comme l’intérieur d’une oreille; une sorte de canal profond et sinueux.

Ces zones m’intéressent parce que ce sont presque les parties qu’on ne voit pas qui nous font croire aux parties visibles. Ça a l’air beaucoup plus réel.

J’ai aussi donné une pose presque physique ou figurative au blouson… Je pensais en fait à la notion de souffrance quand j’ai formé ces pièces. Les blousons sont tous pliés en deux. Comme quand on a mal au ventre ou qu’on éprouve une douleur, on a tendance à plier le corps pour le protéger. Les blousons prennent donc cette pose, et ils sont mis en relation avec des objets.

Ce sont en fait des sculptures, et non des blousons. Je ne devrais pas les appeler des blousons, mais plutôt des sculptures. Ceci, toutefois, est une vraie cigarette. Toutes les sculptures sont mises en relation avec de vrais objets. Et ces relations ont pour but de faire en sorte qu’ils se ressentent mutuellement ou qu’ils soient conscients de la présence de l’autre. Mais je sais bien que ces objets ne sont pas conscients; je fais de la projection.